Vers la fin des feux rouges ?

Les feux tricolores sont conçus à l’origine pour garantir la sécurité des usagers de la voirie, mais la tendance s’est inversée depuis ces dernières années. En témoigne d’ailleurs l’augmentation des accidents aux intersections où ces dispositifs sont installés. Pour des raisons pratiques, écologiques et de sécurité, Audi a mis au point une technologie innovante permettant d’avoir des feux verts sur l’ensemble de son trajet. Grâce à ce système, les automobilistes européens pourront dire adieu aux attentes interminables au feu rouge. Encore faut-il patienter quelques mois puisqu’il devra encore passer un premier test à Ingolstadt, en Allemagne, avant d’équiper nos rues…

Fini les feux tricolores, la technologie d’Audi à l’essai

Pour les conducteurs, les feux tricolores constituent un passage obligatoire dans n’importe quelle ville. Au-delà de la sécurité des piétons, ces dispositifs sont devenus au fil des années sources d’embouteillage, de nuisances sonores, de pollution et aussi de stress. Pour pallier à tous ces désagréments, le constructeur allemand a développé un système permettant de se passer des feux rouges de façon permanente.

Tous les feux passent au vert : comment est-ce possible ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les automobilistes pourront prochainement conduire en toute sérénité sans devoir passer par les feux rouges. Le fonctionnement de la nouvelle technologie d’Audi est simple : les feux communiquent en permanence avec le véhicule grâce à une connexion 4G. Le conducteur verra s’afficher un compte à rebours directement dans son champ de vision (sur son pare-brise par exemple), lui indiquant les secondes qui lui restent avant le passage des feux au vert. Grâce à ce système ingénieux, il est plus aisé d’adapter sa conduite, mais aussi sa vitesse.

Circulation sans feux tricolores : les États-Unis en tête de liste

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, les feux tricolores n’évitent pas les accidents. Selon le chercheur au Centre d’études et d’expertise sur les risques, Christophe Damas, le nombre annuel d’accrochages qui a lieu dans les intersections dotées de ces dispositifs atteint la barre des 10 000, faisant en moyenne 150 décès. D’où l’intérêt d’en supprimer quelques-uns, voire tous si besoin est.

A l’autre bout du monde, certaines agglomérations américaines ont déjà adopté le principe du « sans feux rouges » et les résultats sont positifs jusqu’ici. Philadelphie est la première ville à avoir retiré les deux tricolores sur ses routes afin de responsabiliser ses automobilistes. Cette décision a bien porté ses fruits, car depuis le nombre d’accidents dans cette ville pennsylvanienne a diminué de façon significative, soit environ 25 %.

Supprimer les feux rouges : un moyen de réduire la pollution ?

Selon des sources sûres, Audi n’est pas le seul à développer cette technologie. On nous informe également que le constructeur américain Ford effectue actuellement une expérience comparable. Cette fois-ci, les véhicules sont dotés d’un système embarqué qui leur permettrait de passer l’arrêt aux intersections et d’adapter leur vitesse en conséquence. À la différence de la technologie de chez Audi, celle de Ford fonctionne grâce à la communication entre les voitures elles-mêmes.

Si les constructeurs automobiles se lancent peu à peu dans l’expérimentation des systèmes permettant d’avertir les conducteurs de la présence d’un feu rouge, c’est parce qu’ils ont conscience de l’impact écologique engendré par leurs véhicules à chaque arrêt sur un feu tricolore. En équipant leurs voitures de dispositifs adaptés pour passer au vert en permanence, les bouchons devraient diminuer, et la pollution en conséquence.

Les grandes villes françaises se mettent aussi au vert

La tendance des « feux verts » sans feux rouges ne concerne pas uniquement les routes d’outre-Atlantique, ni celles de nos voisins allemands. Dans l’Hexagone, on assiste aujourd’hui à la suppression de feux tricolores dans les grandes villes françaises telles que Rouen, Nantes, Bordeaux et la capitale entre autres.

Aux dernières nouvelles, Bordeaux a déjà fait enlever environ 300 feux tricolores sur ses routes. Selon le chargé de la gestion du trafic de la métropole, Fabrice Magnier, les effets de cette décision sur la sécurité routière bordelaise sont bénéfiques jusqu’à maintenant. Il poursuit lors d’une interview que les conducteurs deviennent de plus en plus responsables de leurs actes sans feux rouges, sachant que ceux-ci sont souvent source d’énervement chez la plupart des automobilistes.

À Paris, l’expérience est déjà lancée depuis plusieurs mois. À la place des feux tricolores, les automobilistes sont tenus de se plier à la limitation de vitesse imposée par les fameuses « zones 30 », et cela est valable pour tous les conducteurs de véhicules motorisés (deux-roues, transports en commun…). Comme à Philadelphie, cette nouvelle disposition a pour objectif de réduire les accidents en sensibilisant les automobilistes dans leur conduite.

Et l’avis des piétons dans cette histoire ?

Si les constructeurs automobiles pensent que la suppression des feux tricolores pourrait améliorer la sécurité routière, les usagers de la voirie voient les choses autrement. Selon certains piétons interrogés sur ce sujet, cette mesure présenterait beaucoup de dangers dans la mesure où les véhicules ne vont plus s’arrêter complètement. Premières victimes, les personnes malvoyantes auront du mal à traverser la rue, sachant que les voitures circuleront toujours, mais au ralenti… Est-il donc nécessaire de supprimer définitivement les feux tricolores sur nos routes ? Le débat est ouvert !

Photo : francetvinfo.fr

Vidéo :Youtube.com

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